mardi 30 mars 2010

L'image

«Finalement, Québec est une ville de sado-masos, dirigée par un maire frustré et amusée par des animateurs de radio poubelle! Voilà le code!»

Voilà le rapport de Clotaire Rapaille sur la ville de Québec. Tout ça au coût de 130 000 $, tiré de la poche des contribuables. Bravo! N’importe quel quidam qui habite ou a déjà habité Québec aurait pu écrire cela.

Et pour un autre 130 000 $, je vous écrirai ceci :

Québec n’arrive pas à sortir de sa mentalité de petit village et de colonisée, et souffre d’aplatventrisme face à n’importe quel fumiste, pourvu qu’il soit Français.

Jean-René Dufort l'avait pourtant démasqué dès ses premiers (faux) pas dans la Vieille Capitale (voir : http://www.youtube.com/watch?v=ek5erNaQsoQ). Ah oui, mais il n'est pas crédible, il est Montréalais...

Tout ce brouhaha médiatique pour refaire l’image d’une ville qui commençait depuis deux ans à de débarrasser de ses vieux démons et de ses préjugés. Ce n’est pas que du gaspillage, c’est un vilain retour en arrière.

lundi 29 mars 2010

Mauvaise foi

Encore un scandale à propos des prêtres pédophile qui vient d’éclater. Et sa sainteté le Pape aurait protégé un de ces criminels à soutane. Répugnant.

Depuis le temps que j’en ai envie, j’aborde enfin l’épineux sujet de la religion. Épineux pourquoi? Parce qu’il ne fait pas appel à la raison. Il fait appel à des croyances, et les croyances sont à l’opposé de tout jugement sain. Difficile de discuter avec un croyant. Il ne voit pas, il ne pense pas, il croit.


Depuis que l’Homme existe, il s’est inventé des religions. L’homme primitif ne comprenant pas ce qui se passait autour de lui. Pourquoi le vent, les chutes, les orages, la pluie, la reproduction…? C’était grâce (ou la faute) à un dieu. Puis, certains hommes y ont vu matière à exercer un contrôle sur les autres. On s’est mis à faire des sacrifices pour plaire à nos dieux. On va faire la guerre pour nos dieux, ils aiment ça. Et quand les religions sont progressivement passées de cultes polythéistes à monothéistes, les choses ont empiré. Alors la religion s’est associée à l’État, chose à ne pas faire. On a continué à faire la guerre à ceux qui n’avaient pas les mêmes croyances que nous. Par hasard, les infidèles avant des terres et des richesses que nous convoitions, mais ça, c’est une pure coïncidence…


Ainsi, au nom de notre religion, on s’est permis toute sortes d’atrocité, de massacres, de pillages. On s’est mis à développer des rites étranges, des coutumes particulières, et d’imposer une façon de faire. Arrêtez de penser, bon peuple, Dieu est avec nous et nous amène sur le droit chemin. Pourfendons les infidèles, répandons la bonne nouvelle, notre Dieu est meilleur que l’autre.


Quand nos enfants affichent de tels comportements puérils, on les punit.


Au cours des 3500 dernières années, il y a eu environ 230 ans de paix dans l'ensemble du monde dit civilisé. Bon nombre de ces conflits était d’origine religieuse. Des religions de paix et d’amour, il va se soi…


À chaque jour, nous sommes témoins de geste odieux qui sont pratiqués au nom de la religion. Du pouvoir et de la manipulation. La droite chrétienne américaine, les islamistes, les juifs ou les hindous extrémistes, notamment, ces groupes sont aux antipodes de ce qu’ils prétendent être. Se faire sauter dans un endroit public, convaincu que Allah est le plus grand et jouissant à l’avance du statu de martyr nous rend l’Homme moins intelligent que la bête. Accepter une religion, c’est accepter un carcan, renoncer à sa pensée, accepter la soumission à un groupuscule idéologique en mal de pouvoir.


Pouvez-vous nous foutre patience avec vos trucs et vos croyances?


Parenthèse : il y a quelques heureuses exceptions. Le bouddhisme est une religion de paix intérieure. Les bouddhistes n’ont pas d’église, de synagogue ou de mosquée où un leader spirituel leur dit ce qui est bon ou pas. Les temples bouddhistes sont des endroits de recueillement où on y fait le point sur sa vie. C’est calme et serein. D’ailleurs, les pays à majorité bouddhiste sont fondamentalement pacifiques. Fermons la parenthèse.


J’ai hâte qu’on arête de nous imposer des croyances religieuses. J’en ai marre des accommodements pour ne pas heurter les principes archaïques de certains croyants. Dans ce pays, nous sommes fort bien placés pour constater à quel point une religion peut nous maintenir dans le sous-développement économique, mais surtout intellectuel. Ça nous a pris des générations pour nous en sortir.


Pour citer John Lennon, sans religion, «Nothing to kill or die for […] Imagine all the people, Living life in peace».


Ça fait du bien de rêver n’est-ce pas?

vendredi 26 mars 2010

Productivité

«Le problème de notre province réside dans la résistance au changement; il y a une certaine crispation des Québécois face à tout progrès. Par exemple, il y a deux façons de permettre l’accès aux études supérieures, soit en subventionnant l’individu, soit en subventionnant l’institution. Aujourd’hui, on subventionne les institutions alors qu’il serait plus efficace de subventionner les individus, sans parler de l’économie que l’État ferait. Cet exemple illustre bien une réticence des Québécois face aux changements potentiellement bénéfiques».


Cette citation est de Robert Gagné, directeur du Centre sur la productivité et la prospérité. Il tente tant bien que mal de trouver les causes de la si faible productivité des Québécois par rapport aux Canadiens, et des Canadiens par rapport aux Américains.

Il est bien parti.


«Le Québec, une société innovante» lit-on dans les manifestes gouvernementaux. On innove en quoi ici? Une fois qu’on a épuisé les innovateurs qu’on peut compter sur les doigts d’une seule main, difficile de dire que nous innovons beaucoup. Nous avons au contraire beaucoup trop d’exemples où l’administration et la bureaucratie a pour effet d’écraser les idées innovantes.


«C’est parce qu’on ne travaille pas assez» lançait un fin observateur du monde du travail. «C’est la faute des syndicats» claironnait un émule de Pierre Karl. Surprise, parmi les pays de l’OCDE, les pays scandinaves et la France viennent en tête de peloton en termes de productivité. Pourtant, dans ces pays, on y jouit de plus de jours de congé par année qu’au Québec, et le taux de syndicalisation y est traditionnellement supérieur au nôtre.


En 1981, Denys Arcand illustrait brillamment la société québécoise dans son film «Le confort et l’indifférence». Comme ce titre nous sied à merveille…

lundi 22 mars 2010

«Montreal Bashing»

«Je veux chasser le spectre de l'immobilisme qui semble être réapparu. C'est devenu un mantra de dire qu'il y a de l'immobilisme. Non, il n'y en a pas, au contraire!»

C’est le maire de Montréal qui a lancé ce cri du cœur. Monsieur Gérald Tremblay lui-même. Comme s’il y avait des gens qui pensent que les projets n’avancent pas à Montréal.


Je me suis senti visé…


J’ai eu la chance de me promener un peu partout sur cette planète. De Dubaï à Shanghai, de Dublin à Berlin et de Toronto à Santiago, on voit des grues, des villes en effervescence, des tramways modernes. Ici, rien de cela. Ici, on parle. On écoute surtout. On fait des projets et on attend qu’ils se fassent démolir.


Comme il est maintenant tabou de dire qu’on fait de l’immobilisme, j’ai trouvé un autre mot qui est devenu synonyme : on fait des études. On a fait des études pour savoir si le projet de Casino jumelé au centre de perfectionnement du Cirque du Soleil était bon. On fait des études sur l’implantation d’un tramway, d’un TGV vers Toronto ou New York. Encore des études pour savoir où et quand on va construire le CHUM.


Mes enfants, ma conjointe et moi, quand on étudie, on ne bouge pas. On s’instruit beaucoup par contre. Dois-je en conclure que nous somme une société savante?


Lueur d’espoir.


Mais hélas, ce n’est pas le cas pour nos administrations. La une des journaux aujourd’hui : Après quatre ans d'études et de planification, et des dépenses de presque 60 millions, le projet de modernisation de la rue Notre-Dame, dans l'est de Montréal, est de nouveau dans l'impasse.


Sommes-nous devenus trop savants pour bouger?

mardi 16 mars 2010

747 en péril

Un sympathique chauffeur de taxi m’informait hier qu’il y aura une grève des taxis aujourd’hui sur l’heure du midi. Cette mesure dépassée vise à protester contre l’implantation de la nouvelle ligne 747 de la Société de transport de Montréal (STM) qui doit desservir l’aéroport de Montréal à partir du centre-ville dès la fin du mois. Moi qui me réjouissait de la nouvelle de l’établissement d’une telle ligne pour faire oublier que, dans ce pays, il faut 15 ans d’études et de négociations pour construire les 2 kilomètres de rails nécessaires à relier l’aérogare aux voies ferrées qui mènent au centre-ville.

Et pourquoi faire la grève à ce sujet? «Parce que nous allons perdre nos jobs» de répondre mon interlocuteur. «Il n’y aura plus de taxis à l’aéroport».


J’étais sans mots…


Pensez-vous sérieusement que la clientèle d’affaire qui débarque de New York ou de Frankfort va bouder le taxi montréalais pour s’entasser avec ses deux valises dans un bus de la STM pour faire économiser 31$ à son employeur? Bien sûr que non. La future clientèle de la ligne 747 sera bien évidemment composée de gens qui voyagent sur un petit budget, et qui de tout manière est assez réticente à défrayer les 38$ nécessaires pour être véhiculée vers Dorval. Des jeunes surtout, sac au dos, prêts à découvrir le monde, d’autres pays, d’autres cultures, d’autres façons de faire les choses.


J’aime ce pays. Dès que surgit une bonne idée, il surgit de facto un groupe qui s’active à l’assassiner.

Déshonorant

Pauline Marois déshonore la classe politique selon Jean Charest. Vraiment? Monsieur le Premier ministre, n’avez-vous pas dans votre cabinet un ministre qui a accordé des contrats d’asphaltage à sa propre compagnie? Ou un autre qui accorde des garderies subventionnées à des amis en dépit de recommandations négatives de la part des fonctionnaires? Ou un député qui a enfreint les dispositions de la loi sur le lobbysme? Plusieurs membres de notre Assemblée nationale et élus municipaux font de gros efforts pour déshonorer la classe politique, tout parti confondus. Je souhaite simplement qu’ils demeurent minoritaires…

Complètement marteau

Les faits s’accumulent à une vitesse folle : il nous faut une enquête sur l’industrie de la construction. La construction serait sale. Elle serait infiltrée par le crime organisé. Les syndicats utiliseraient des méthodes douteuses pour faire régner leur pouvoir sur les chantiers de construction. Est-ce possible?

Vite une commission d’enquête! Il faut actualiser les informations contenues dans les 600 pages du rapport de la Commission Cliche paru en 1974. Construction, syndicalisme, banditisme, mafia … tous logent à la même enseigne. C’est honteux!


C’est le sujet de l’heure au Québec. Il nous faudra donc une commission itinérante qui parcourra le pays à la recherche de témoignages. Le peuple veut entendre des histoires sordides, des actions d’intimidation, des beaux-frères qui se sont fait arnaquer par des entrepreneurs peu scrupuleux, et pourquoi pas des actes de violence. Si en plus ces entrepreneurs ont la chance d’avoir un nom de famille se terminant par O ou par I, c’est encore mieux. On y verra la main sordide de la mafia. De quoi alimenter les bulletins de nouvelles pour plusieurs mois.


On découvrira sans doute après y avoir dépensé quelques millions de dollars que, oui, il y a des gens aux mœurs étranges dans la construction. Que les centaines de millions de dollars qui y sont dépensés par année attirent des gens cupides. Que des représentants syndicaux prennent un peu trop au sérieux les périodes de maraudage sur les grands chantiers de construction. Et, ô scandale, que certains entrepreneurs ont déjà pris un café avec un sympathisant des motards.


Ah! Ma naïveté sera durement éprouvée. Moi, qui comme tous les Québécois, est convaincu que ce milieu est et a toujours été le haut lieu de l’incorruptibilité. Que les appels d’offre sont des processus blindés et que seuls les plus méritants obtiennent les contrats, en respectant à la lettre leur soumission.


De grâce, ne me soumettez pas à cette cruelle désillusion! Si nos ondes et nos journaux devaient être inondés de ces perfides révélations, je m’exile loin d’ici. J’ai d’ailleurs entendu parler de quelqu’un qui a un gros yacht dans le Sud et qui y invite des gens en échange de juteux contrats. Ça tombe bien, j’ai mon toit à refaire…

Amiante maudit

En février de cette année, le premier ministre Jean Charest est allé en Inde pour une mission économique. Qu’est-ce qu’on a retenu de cette visite? Que des travailleurs indiens demandaient au Québec de cesser ses exportations d’amiante dans ce pays. Horreur! Scandale! On vend nos cochonneries aux pauvres a-t-on pu lire. Haro sur le minéral maudit! Encore en 2010, des grosses compagnies exploitent nos travailleurs, font chanter les gouvernements et se foutent des pays pauvres.

Bien oui, le Canada n’a pas interdit l’exploitation et l’exportation de cette «fibre qui tue».


Le vilain «lobby de l’amiante» empêche le Canada de suivre l’Europe dans sa quête de l’environnement sans risque. «J’ai honte d’être Canadien» a même rétorqué un membre de la Chambre des Communes.


C’est donner beaucoup trop de poids à une industrie maintenant plutôt moribonde que de penser que le pays est à la solde de cette industrie. Les mineurs de Thetford Mines et d’Asbestos ne sont pas des zombies, pas plus que la population qui habite ces régions. On y jouit même d’une plus grande espérance de vie que dans l’ensemble du Québec. Alors, pourquoi donne-t-on la parole à soi-disant experts qui agitent des épouvantails?


C’est à la fois logique et scientifique. Si on veut attirer l’attention des médias, il faut donc faire peur. Cette recette est éprouvée. Voilà donc qu’un groupe de militants à court de causes prend la défense des pauvres travailleurs étrangers qui importent le chrysotile québécois. Leur philosophie de «nous, on est beaux, bons et intelligents et on peut le contrôler, mais pas les pays pauvres» me fait sourire. Je m’étonne du degré de condescendance de ces apôtres de la pureté. Bien sûr qu’il faut des mesures de prévention adéquates, et elles sont accessibles aux pays émergents comme aux pays en développement. Où est donc le problème?


Qui sont donc ces bien-pensants qui défendent les travailleurs étrangers contre les «méfaits de l’amiante» et appellent à la communauté internationale à soutenir le bannissement du chrysotile? N’est-il par troublant de constater que les «experts» qui parcourent la planète pour dénoncer les exportations canadiennes de chrysotile soient intimement liés aux manufacturiers de produits de remplacement et aux désamianteurs? N’est-il pas curieux que les porte-parole syndicaux qui demandent la fin de l’utilisation du chrysotile fassent partie du syndicat des travailleurs du bois et de la métallurgie, alors que ce sont ces produits qui cherchent à déplacer l’amiante chrysotile dans les marchés des pays émergents?


L’Inde est un marché d’avenir. En forte croissance économique certes, mais l’Inde demeure un pays pauvre dont les infrastructures de première nécessité sont déficientes. Le chrysotile est justement un produit nécessaire à la construction de ces infrastructures, et c’est le matériau le moins dispendieux et le plus durable pour atteindre un niveau de développement décent. Appuyer l’interdiction de l’amiante chrysotile, c’est priver les pays émergents du droit au développement. C’est aller chercher l’argent des pays pauvres pour enrichir les pays riches, lesquels produisent les matériaux de remplacement – qui d’ailleurs ne sont pas moins nocifs pour la santé. Tout cela en se donnant bonne conscience d’avoir résisté à l’horrible «lobby de l’amiante».

Un autre blogue

Et voilà! Un nouveau blogue est lancé. Il est le fruit d’une réflexion, bien mûri sous la chaleur d’une «écœurantite» aigue.

Il aurait pu s’intituler «Raz le pompon». Je suis tout simplement exaspéré de l’inaction, de l’opposition à tout, du dogmatisme, du politically correct et du manque de gros bon sens de notre société.


En passant, truisme est nom masculin qui signifie vérité évidente et banale. Synonymes : banalité, évidence, généralité, lapalissade.


J’ai cessé de lire les journaux et de regarder la télévision. Dans notre pays, ils sont de toute manière contrôlés par deux ou trois grands oligopoles qui dictent notre façon de voir les choses. Mais je n’en suis pas moins bien informé sur notre société. Je m’intéresse aux faits, et non aux opinions. Je me crée ma propre idée, à l’abri des carcans qu’imposent les courants de pensée, les religions, les partis politiques et les groupes d’intérêt.


Je suis libre-penseur. Une espèce en voie d’extinction? J’ose croire que non. Une espèce qui a toutefois besoin de se nourrir intellectuellement. Vos commentaires (polis) sont les bienvenus; ils seront lus attentivement. Stimulez ma réflexion. Réconfortez-moi sur l’intelligence de la race humaine, j’en ai grandement besoin…