lundi 12 juillet 2010

Nombrilisme

J’arrive de Québec. Le festival d’été bat son plein, et jamais il n’y a eu autant de visiteurs et de macarons vendus. Pourtant à 50$ pièce, on pourrait penser qu’il fut un obstacle à l’accessibilité. Nenni. Quand la programmation est attirante, les gens sont prêts à en payer le prix. Loi économique fondamentale.

Justement, la programmation a fait parler d’elle. Les organisateurs ont mis le paquet pour attirer des gens de partout : Iron Maiden, Dream Theatre, Roger Hodgson, Black Eyed Peas, Steve Hackett, Santana, Rush et Rammstein. La Vieille Capitale aura certainement l’art d’attirer des visiteurs de plusieurs kilomètres à la ronde pour entendre cette brochette de qualité. Mais en parallèle, on a pu entendre fuser de toute part des critiques acerbes sur le peu de place au français et aux chanteurs et chanteuses d’ici. L’image de la ville est ternie ai-je même lu.


Ah bon! Parce que pour vendre Québec aux Canadiens anglais et aux Américains, il faut absolument leur faire subir les Cowboys fringants ou Mes Aïeux? Et qu’en quittant New York, Boston ou Toronto, le visiteur ne se doute pas qu’il est dans une ville francophone?


Est-ce que l’image d’une ville doit irrémédiablement se limiter à son folklore? Je suis toujours dépassé par l’entêtement de certains puristes qui veulent coller une image figée sous l’étendard de la pureté. Nos musiciens ne sont pas mauvais – au contraire, le Québec produit proportionnellement plus de talents per capita que la plupart des sociétés – mais ce ne sont pas eux qui vont mettre Québec «sur la map».


La cause du français en Amérique du Nord avance beaucoup plus rapidement quand un Bruce Dickinson – le chanteur de Iron Maiden – s’adresse à la foule uniquement en français. N’en déplaise aux partisans du nombrilisme…