lundi 27 septembre 2010

Bastarache

Je ne peux résister à l’envie d’être la 500e personne à écrire sur la Commission Bastarache aujourd’hui. Je ne prétends pas énoncer de quoi de plus intelligent de tout ce que j’ai pu lire ce matin, mais je désire néanmoins envoyer quelques idée dans la mêlée. C’est sans doute moins divertissant que de huer Carey Price…

Surprise de taille! On apprend que le Libéraux nomment des juges d’allégeance libérale. Onnnnnn!!! C’est vraiment scandaleux! Et chez nos voisins du Sud? Bush a nommé des juges conservateurs, et Obama nomme des juges progressistes. Je suis outré.


Que voulez-vous. En France, il existe des écoles de juges. On choisit les juges en fonction des notes qu’ils ont obtenues aux études. C’est simple. Mais pas ici. Un juge, c’est un avocat qui a entre 5 et 35 ans de pratique, et qui s’est démarqué par sa connaissance du droit. Puis s’il n’a pas d’amis bien placés au gouvernement – les nominations étant celles du ministre de la Justice – bien l’avocat demeure plaideur.


Est-ce un mauvais système? Non, dans la mesure où on nomme des gens vraiment compétents. Si j’étais ministre de la Justice, j’aurais dans mon cercle d’amis des gens de bon jugement avec lesquels je me suis lié d’amitié depuis bon nombre d’années. Ce sont ces gens que je nommerais juge. Du népotisme éclairé, en somme. Ils n’y seraient pas nommés parce qu’ils sont de mon parti, mais parce que je les connais. Il en existe sans doute des meilleurs, mais je ne les connais pas!


C’est notre régime politique. Un gouvernement libéral nomme des juges libéraux, un gouvernement péquiste nomme des juges péquistes. C’est simple. C’est frustrant pour les prétendants à la magistrature qui sont adéquistes, verts ou fans de Québec solidaire, mais c’est comme ça que la machine fonctionne. J’imagine bien qu’en France, fiston ou fistonne d’un grand bailleur de fonds de l’UMP a plus de chances qu’un autre d’accéder au banc…


Évidemment, le système a ses failles. Les principes peuvent être outrageusement contournés. Comme disait feu le juge Denys Dionne, «toute règle est faite, comme une femme, pour être violée».

2 commentaires:

  1. Ah, quelle société étrange...En tant que patron, Charest a bien le droit de jeter un oeil aux candidats. Il doit simplement demeurer objectif dans son choix.

    Qu'il est difficile de croire en l'honnêteté des politiciens. Pourra-t-on, un jour, les croire sur parole, leur faire entièrement confiance? Est-ce possible?

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  2. Tu te contredis dans ton argumentation: tu fais la confusion entre compétences du droits et connaissances politiques. Examine bien le système français avant de faire une fausse comparaison.

    ...Et n'oublie pas qu'un juge français n'est pas la même chose qu'un juge de tradition britannique dans laquelle nous sommes.

    Si tu dis que tu travailles dans le milieu de l'éducation, tu devrais donc savoir que la question des juges au Québec traîne en longueur depuis les Patriotes. Car dire que "c'est comme ça que ça fonctionne" n'est pas une excuse pour améliorer le système...

    Très mauvais billet.

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