vendredi 15 octobre 2010

Ton front est ceint de fleurons glorieux!

Le Canada a subi toute une gifle diplomatique cette semaine lorsqu’il a lamentablement perdu le vote pour obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU. On apprend, petit à petit, que les pays arabes, plusieurs pays africains et l’Inde – pourtant un allié du Commonwealth – ont voté en faveur de la candidature du Portugal.

D’entrée de jeu, il convient de souligner que cela ne change pas grand-chose dans la vie de monsieur et madame Tout-le-Monde. Ça ne nous empêchera pas de voyager, de recevoir des immigrants ou de brandir fièrement notre passeport canadien quand nous irons nous dorer la couenne dans le Sud cet hiver. Force est de constater qu’un très faible pourcentage de la population canadienne sait ce qu’est le Conseil de sécurité de l’ONU et quel est son rôle. Ce n’est certes pas un événement marquant de l’actualité, bien moins que l’expulsion d’une poupoune à Occupation double.


Et peut-être que le Portugal mérite plus sa place que le Canada? Sans doute ce pays a-t-il mieux joué ses cartes, assuré un équilibre entre l’aide qu’il apporte aux pays en développement, n’a pas pris parti pour ou contre Israël. Son premier ministre était peut-être présent à l’inauguration de la session de l’ONU au lieu d’inaugurer un Tim Horton local. Le Portugal n’a probablement pas fait un fou de lui à Copenhague lors de la réunion internationale sur les changements climatiques.


Ça doit être la faute du Bloc québécois…


Ou grâce au Bloc québécois. Parce qu’avec la politique étrangère du gouvernement Harper, je ne suis pas certain que j’aurais été heureux de voir le Canada demeurer au sein des pays d’influence. L’étroitesse d’esprit et le manque de vision du gouvernement Harper ne devraient pas être vus comme le symbole du nouveau Canada. Je préfère de loin la nostalgie de la grande époque de Lester B. Pearson.


Me voilà devenu bien «conservateur»…

mercredi 13 octobre 2010

Mineurs emprisonnés

Quelle belle émotion que de voir la planète entière assister en direct au sauvetage des mineurs chiliens emprisonnés depuis 69 jours. Remarquable surtout de voir ce peuple fier transformer une tragédie nationale en fierté nationale. Le président Sebastian Pinera, la Première Dame chilienne Cecilia Morel, les ministres de la Santé et des Mines étaient là pour les accueillir au son des chants patriotiques. Une belle réalisation de la part d’un peuple qui a vécu son lot de misères, notamment dans les années 1970 et 1980.

Autant je suis fasciné par cette légitime fierté, je me suis en parallèle questionné sur la réaction qu’aurait eue notre bon peuple si un événement semblable s’était produit en notre pays. J’ai donc imaginé une plausible chronologie des événements… (les noms ont été modifiés pour ne pas les reconnaître).

5 août 2010 – Effondrement dans une galerie de la Mine Amos en Abitibi. 33 mineurs sont portés disparus.

22 août 2010 – Une sonde rejoint une salle de repos et revoie à la surface le message suivant : «nous sommes tous vivants».

Jusqu’à maintenant, tout va bien.

27 août 2010 – On crée un comité de travail composé des dirigeants de la mine, du ministère des Ressources naturelles, de la Sécurité publique, des centrales syndicales et d’un représentant du gouvernement fédéral pour discuter des meilleures techniques de sauvetage. Les discussions achoppent sur les coûts. Les syndicats accusent la minière de négligence, la compagnie menace de déménager en Amérique latine.

5 septembre 2010 – Les parties en arrivent à un accord sur le partage des coûts. Reste à trouver la solution technique.

14 septembre 2010 – On élabore trois plans de sauvetage qui visent à forer un trou de 60 cm pour atteindre les mineurs pris à 700 mètres sous terre, et à les remonter à l’aide d’une nacelle. Le gouvernement annonce que les mineurs devront sans doute attendre à Noël pour revoir leur famille.

19 septembre 2010 – Les Algonquins du lac Brunante obtiennent de la Cour provinciale une injonction pour arrêter les travaux de forage. Les camions doivent traverser des terres ancestrales consacrées à la chasse, la pêche et le trappage de survie.

4 octobre 2010 – Le gouvernement et les Algonquins du lac Brunante négocient une entente en vertu de laquelle le droit de passage est autorisé en retour d’une compensation de 7 millions de dollars.

6 octobre 2010 – Début des travaux de forage du puits de secours.

9 octobre 2010 – Les Amis de l’épinette noire et Greentree International obtiennent une injonction de la Cour provinciale pour arrêter les travaux de forage. Cette activité pourrait poser un risque pour la nappe phréatique et causer des désagréments aux migrations des outardes.

19 octobre 2010 – Le gouvernement et les groupes environnementaux s’entendent pour confier l’étude du dossier au Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

7 novembre 2010 – Début des travaux du BAPE.

18 novembre 2010 – Le comité des citoyens de Val-des-Mines s’inquiète des répercussions des forages sur la santé des citoyens, notamment des enfants. Ils obtiennent l’appui de leur député et de l’Institut national de Santé publique.

13 décembre 2010 – Dépôt du rapport du BAPE. Vu l’urgence de la situation, et la fin de la période de migration des outardes, le BAPE autorise la poursuite du forage. Mais pour minimiser l’impact sur la population, les forages ne pourront avoir lieu qu’entre 8 et 17 heures, du lundi au vendredi.

23 décembre 2010 – Arrêt des forages pour le congé des Fêtes.

7 janvier 2011 – Reprise des travaux de forage. Le gouvernement annonce qu’il confie à la compagnie Mécanex le soin de construire la nacelle qui servira à remonter les mineurs.

13 janvier 2011 – Un consortium chinois, une entreprise européenne et un concurrent québécois obtiennent de la Cour provinciale une injonction pour arrêter les travaux de forage. La construction de la nacelle à été confiée à une compagnie sans appel d’offres, ce qui est contraire aux dispositions des accords de l’Organisation mondiale de Commerce.

25 mars 2011 – La Cour donne raison au gouvernement qui n’avait pas à soumettre la construction de la nacelle à un processus d’appel d’offres, vu l’urgence de la situation. Les travaux reprennent.

5 avril 2011 – Un journaliste d’enquête découvre que le PDG de Mécanex est un généreux donateur à la caisse électorale du parti ministériel. Houleux débat à l’Assemblée nationale : l’opposition réclame la tenue d’une commission d’enquête sur la corruption et le retrait du contrat de nacelle à Mécanex.

12 mai 2011 – Début des travaux de la Commission d’enquête sur les allégations de corruption.

13 juillet 2011 – La Commission remet son rapport et reconnait que le gouvernement avait le droit de confier la construction de la nacelle à un entrepreneur de son choix, vu l’urgence du moment.

15 juillet 2011 – Reprise des travaux de forage

17 juillet 2011 – Début du congé de la construction

1er août 2011 - Reprise des travaux de forage

5 août 2011 – Premier anniversaire de l’effondrement de la mine. Les mineurs se considèrent chanceux d’être encore en vie et de ne pas travailler dans un pays sous-développé comme le Chili.

16 août 2011 – Le tunnel de sauvetage atteint enfin les mineurs. Reste à attendre la nacelle qui est en retard. Mécanex est en attente des pièces importantes qui sont fabriquées par son sous-traitant indonésien.

10 septembre 2011 – La nacelle arrive sur les lieux du drame. Horreur! Les sous-traitants ont peinturé un énorme drapeau canadien sur l’enveloppe extérieure. Les souverainistes sont outrés et y voient une vile manigance fédéraliste pour récupérer l’événement.

14 septembre 2011 – On crée un comité de travail composé des dirigeants de la mine, du ministère des Ressources naturelles, de la Sécurité publique, des centrales syndicales et d’un représentant du gouvernement fédéral pour discuter de l’épineux problème du drapeau.

22 septembre 2011 – Un compromis est négocié entre les différentes parties. La nacelle portera le drapeau du Canada, du Québec, de la ville de Val-des-Mines, de même que les logos de Mécanex, de la centrale des mineurs du Québec (CMQ) et de la fédération des travailleurs et travailleurs souterrains du Québec (FTSQ).

29 septembre 2011 – Bousculades, agressions physiques et saccage sur le chantier : la CMQ et la FTSQ ne s’entendent pas sur la priorité de remontée des mineurs.

1er octobre 2011 – Le ministre du Travail nomme un arbitre pour régler le conflit entre les centrales syndicales.

27 octobre 2011 – La CMQ et la FTSQ s’entendent sur une liste commune de priorité de remontée qui tient compte de l’ancienneté.

6 novembre 2011 – Un document confidentiel du gouvernement est obtenu par la presse. Les coûts de l’opération de sauvetage dépassent de sept fois les estimations initiales. Des groupes de citoyens en colère et l’opposition manifestent devant le chantier.

13 novembre 2011 – Le gouvernement annonce qu’il débloque une aide spéciale pour défrayer les coûts de l’opération de sauvetage et qu’elle ne se traduira pas par des hausses de taxes ou d’impôt. Le premier ministre demande à son homologue canadien que les sommes soient puisées à même les surplus de la caisse de l’assurance-emploi.

4 décembre 2011 – Les réparations effectuées et la nacelle repeinte, les opérations de secours peuvent débuter.

12 décembre 2011 – Les mineurs sont enfin de retour à la surface.

21 décembre 2011 – Le premier ministre se félicite du succès de l’opération et que les mineurs peuvent fêter Noël avec leur famille comme il l’avait prédit. Il blâme toutefois l’inaction du gouvernement fédéral qui, selon lui, est à l’origine des retards éprouvés.

Une belle histoire qui finit bien…

lundi 4 octobre 2010

Profilage racial

«Un rapport gardé secret par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dénonce le racisme dont les policiers font preuve à l'égard des jeunes des minorités visibles à Montréal-Nord». Voilà ce que titrait la Presse du 29 septembre dernier. «Un rapport accablant» soulignait un autre journaliste. Une autre commission d’enquête en vue pour élucider un profond problème de société? Est-il possible que nos policiers aient la gâchette plus facile lorsqu’ils abordent une minorité visible?

Ce n’est certainement pas correct d’être raciste. On ne devrait certes pas discriminer en fonction de la couleur de la peau de quelqu’un. Soit. Mais il faut aussi se rendre à l'évidence, statistiques à l’appui, que certaines ethnies ont aussi plus de facilité que d’autres à s’affirmer par le crime et la délinquance.


Bon, j’entends déjà les hauts cris des travailleurs de rues et des sociologues bien pensants se lancer dans des théories sur la cause et sur l’effet; si les minorités font plus de crimes, c’est que la société les pousse à agir ainsi. C’est de notre faute à nous, la majorité, qui isolons ces gens, ne leur donnons pas d’emploi ni de logement décent, si les minorités se révoltent dans la violence.


Justement. Ils se révoltent dans la violence. Pas en votant ou en allant faire des études pour avoir une job décente. Pas en signant une pétition ou en allant se ressourcer en Colombie-Britannique. Ils se tiennent en gang, se «crinquent» contre la société et s’achètent des armes.


Quelle est la nuance entre racisme et profilage racial? Je crois sincèrement que le bagage génétique et ethnoculturel impose des traits communs à un peuple. Par exemple, pourquoi aux Jeux olympiques, tous les finalistes du 100 mètres sont des Noirs? Les lauréats des grands concours internationaux de musique classique ne sont-ils pas presque tous des Asiatiques? Seriez-vous gênés de confier la cuisine de votre grand restaurant à un Français? Conséquemment, il y a des traits chez des peuples. Être raciste, ce serait d’interdire aux Noirs de participer aux olympiques. Le profilage racial, c’est autre chose; c’est de reconnaître ces caractéristiques.


Dans le paragraphe précédent, j’ai associé «race» et qualités. Mais les races ont aussi des défauts. Le vol, les règlements de compte et le trafic de drogues dures conviennent mieux à certaines cultures qu’à d’autres. C’est un fait.


Pour des raisons de «political correctness» au Canada, on ne publie pas de statistiques sur l’origine ethnique des détenus, sauf s’ils sont autochtones. On ne peut que constater que, même s’ils ne forment que 3,8% de la population canadienne, les Autochtones représentent 18,4% de la population carcérale sous juridiction fédérale (sentence de 2 ans et plus). Méchant écart. Mais on sait qu’il existe des associations à charte des détenus issus des communautés ethnoculturelles dans pratiquement chaque pénitencier. Je me demande pourquoi…?


Un bouquin est en librairie à partir d’aujourd’hui : «Moi, Ziad, soldat des gangs de rue». On peut y lire qu’une aile du pénitencier Leclerc abrite principalement des détenus d'origine haïtienne, jamaïcaine et arabe. Le site Internet de Service correctionnel Canada indique que «les noirs, les Latino-Américains et les proche orientaux constituent les groupes les plus importants». On peut y lire des chose fascinantes comme : «Les produits d’hygiène pour les détenus noirs sont de (sic) nombre de produits ethnoculturels introduits dans la cantine polyvalente des établissements à forte présence ethnoculturelle», ou «le bureau du district Montréal-Métro et six pénitenciers ont célébré le mois de l’histoire des noirs», ou encore «La coordonnatrice en communauté organisent (sic) des rencontres en communauté et cela sous différents thèmes : La culture Inuit, l’Islam et le monde arabe, la sensibilisation à la culture des pays du Sud Est de l’Asie, le mois de l’histoire des noirs et bien d’autres».


Deux choses sautent aux yeux. 1) Certains groupes ethniques sont surreprésentés parmi la population pénitentiaire canadienne, 2) Service Correctionnels Canada aurait drôlement besoin d’un rédacteur qui sait écrire correctement le français.


Les policiers qui éloignent des groupes de Noirs des stations de métro sont-ils racistes ou font-ils de la prévention? Doit-on prendre en pitié les gangs de latinos de Montréal-Nord – dont un membre a été tué par les flics – alors que plusieurs sont sur la liste des immigrants à être expulsés du Canada à cause de leur casier judiciaire? Ce n’est certes pas le genre d’immigrants que je veux voir dans mon pays. Je préfère de loin le propriétaire chinois du dépanneur du coin, même s’il ne parle pas français.

jeudi 30 septembre 2010

Tanguy et sa maman

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt un dossier dans La Presse de la semaine dernière sur le phénomène des Tanguy. Si vous n’avez pas vu le film, courez au club vidéo (pendant qu’il existe encore) et louez-le; c’est un excellent et incontournable film. Mais à peu près tous les francophones connaissent l’expression. Un Tanguy, c’est un jeune adulte (20 à 30 ans) qui habite chez ses parents alors qu’il a terminé ses études. Phénomène grandissant, parait-il.

Le dossier mettait en lumière le fait que plusieurs de ces Tanguy sont contraints de continuer à habiter chez leurs parents à cause d’un marché du travail plus difficile. La précarité des emplois, le recours au temps partiel ou aux horaires sur appel empêchent bien des jeunes de vivre une vie «normale», soit de quitter le nid familial, une fois les études terminées, pour voler de leurs propres ailes.


Mais il y a aussi un phénomène social intéressant qui se cache sous les Tanguy québécois, celui des «parents curling». Dans le film, les parents tentent par tous les moyens de se débarrasser de Tanguy. Le Tanguy québécois, au contraire, aimerait bien quitter la maison, mais ses parents déploient tous les stratagèmes nécessaires pour le retenir. D’où l’expression de «parents curling»: les parents qui balaient tous les obstacles sur le chemin de leur enfant.


Je suis de la génération de ces parents âgés de 35 à 55 ans qui ont une fâcheuse tendance à ne par faire confiance à leurs enfants, à s’immiscer dans leur vie et à vouloir contrôler leur destinée. Je constate à quel point, et avec horreur, que de nombreuses mères – car oui, c’est principalement le cas des mères – sont en voie de détruire la vie de leur enfant et surtout leur estime de soi.


Je travaille dans le milieu de l’éducation. Que les parents suivent l’éducation de leurs chérubins au primaire, c’est responsable. Au secondaire, les premières années si l’enfant a des difficultés, c’est aussi une bonne chose. Mais trop de parents bienveillants harcèlent les éducateurs et la direction pour imposer leur façon de faire. Mais là – tenez-vous bien – voilà qu’il existe des comités de parents au cégep et que des demandes pour en créer à l’université viennent de se pointer. Non, mais quand allez-vous avoir assez confiance en nos jeunes pour les laisser grandir? Notre système d’éducation n’est pas parfait, mais il est composé des gens compétents qui savent comment amener la jeune génération de l’enfance jusqu’à l’âge adulte. Puis maman n’a pas sa place dans la gestion académique pour que le système accorde une attention particulière à son protégé. Pauvre enfant, que fera-t-il une fois des études terminées? Est-ce que maman va demander la création d’un comité de parents dans l’entreprise? J'en connais qui seraient absolument apte à le faire...


C’est sûrement parce que, de nos jours, on fait trop peu d’enfants et trop tard dans notre vie. Parce qu’on travaille beaucoup, on les «parque» dans des garderies, on leur achète toutes les bébelles qu’ils demandent – histoire de se déculpabiliser – et surtout, on les couve! Longtemps … très longtemps! Je n’ai honnêtement pas hâte de voir quelle génération d’enfants gâtés, irresponsables, sans confiance en soi et en même temps «Ti-Jos connaissant» que notre société est en train de créer.


Peut-être nous retourneront-ils l’ascenseur et créeront des «comités d’enfants» pour nous, pauvres vieux, qui seront dans des centres d’accueil…

lundi 27 septembre 2010

Bastarache

Je ne peux résister à l’envie d’être la 500e personne à écrire sur la Commission Bastarache aujourd’hui. Je ne prétends pas énoncer de quoi de plus intelligent de tout ce que j’ai pu lire ce matin, mais je désire néanmoins envoyer quelques idée dans la mêlée. C’est sans doute moins divertissant que de huer Carey Price…

Surprise de taille! On apprend que le Libéraux nomment des juges d’allégeance libérale. Onnnnnn!!! C’est vraiment scandaleux! Et chez nos voisins du Sud? Bush a nommé des juges conservateurs, et Obama nomme des juges progressistes. Je suis outré.


Que voulez-vous. En France, il existe des écoles de juges. On choisit les juges en fonction des notes qu’ils ont obtenues aux études. C’est simple. Mais pas ici. Un juge, c’est un avocat qui a entre 5 et 35 ans de pratique, et qui s’est démarqué par sa connaissance du droit. Puis s’il n’a pas d’amis bien placés au gouvernement – les nominations étant celles du ministre de la Justice – bien l’avocat demeure plaideur.


Est-ce un mauvais système? Non, dans la mesure où on nomme des gens vraiment compétents. Si j’étais ministre de la Justice, j’aurais dans mon cercle d’amis des gens de bon jugement avec lesquels je me suis lié d’amitié depuis bon nombre d’années. Ce sont ces gens que je nommerais juge. Du népotisme éclairé, en somme. Ils n’y seraient pas nommés parce qu’ils sont de mon parti, mais parce que je les connais. Il en existe sans doute des meilleurs, mais je ne les connais pas!


C’est notre régime politique. Un gouvernement libéral nomme des juges libéraux, un gouvernement péquiste nomme des juges péquistes. C’est simple. C’est frustrant pour les prétendants à la magistrature qui sont adéquistes, verts ou fans de Québec solidaire, mais c’est comme ça que la machine fonctionne. J’imagine bien qu’en France, fiston ou fistonne d’un grand bailleur de fonds de l’UMP a plus de chances qu’un autre d’accéder au banc…


Évidemment, le système a ses failles. Les principes peuvent être outrageusement contournés. Comme disait feu le juge Denys Dionne, «toute règle est faite, comme une femme, pour être violée».

Pour en finir avec Trudeau

Ce n’est pas rare qu’on déteste quelqu’un qui fait de la politique. La vie politique est généralement composée d’une lune de miel, suivi d’une hausse des critiques et d’une fin en chute libre. Mais quand le politicien démissionne, ou quitte cette vie, on ne dit de lui que des bonnes choses. Un peu hypocrite, mais c’est ça. Malgré qu’on se plaise à détester nos politiciens, on reconnaît quand même que c’est une vie dure, que ces personnes se sont sacrifiée pour le bien de la nation ou pour faire avancer des idées. C’est quand même noble comme métier, malgré quelques exceptions.

Il y en a justement une de ces exceptions dont le culte que certains lui vouent encore m’écorche au plus haut point. Un homme d’une grande culture, certes, mais dont les ambitions politiques n’étaient motivées que par des vengeances personnelles et une vision étroite de son pays. Et en plus, il détestait le peuple dont il était originaire de par son père. Imaginez! Et il a été premier ministre du Canada de 1968 à 1984. Le temps de faire suffisamment de dégâts pour que des générations de Canadiens paient et paieront encore pour des années à venir, tout ça parce que monsieur a voulu polir son ego.


Vous me trouvez bien dur? L’instigateur du bilinguisme institutionnel mérite-t-il autant de critiques soutenues? Regardons plutôt quelques faits.


De nombreux observateurs de la scène politique canadienne, et la population en général, vous diront que les principaux problèmes économiques, politiques et sociaux des 25 dernières années sont : l’endettement public, les tensions politiques entre fédéralistes et souverainistes, le raz le-bol social provoqué par les demandes des groupes religieux et ethniques. Examinons en détail.


La dette publique. C’est toujours choquant de penser que de chaque dollar d’impôt et de taxe que nous versons au gouvernement canadien, environ 27 cents servent à payer des intérêts. Des intérêts sur de l’argent emprunté dans les années 1970 et 1980 – principalement – pour payer des programmes sociaux, des salaires, et plein de dépenses courantes. Pas des infrastructures, ni des écoles, ni des hôpitaux; ce sont des dépenses provinciales au Canada. Des générations à venir devront donc payer des sommes importantes pour éventuellement rembourser les 500 milliards de dollars que le Canada doit à ses créanciers. Cette dette était «gérable» depuis la Confédération, et même l’effort de guerre de 1939-45 ne s’est pas traduit par une hausse importante de l’endettement. Le gouvernement a perdu le contrôle de ses dépenses entre 1978 et 1984, quand la dette fédérale nette inscrite alors dans les comptes publics est passée de 81,7 milliards de dollars en 1981 à 239,9 milliards de dollars. De déficits annuels de plus de 30 G$ en temps de croissance économique!! Bravo! 8,3 % du PIB (c’est environ 3 % de nos jours même en période de récession). Et qui a hypothéqué l’avenir de nos jeunes comme ça? Trudeau.


La situation politique Canada-Québec. C’est plus calme maintenant, mais nombreux d’entre vous se souviennent combien d’argent a été dépensé en commissions, comité, organisations de toutes sortes, sans parler des référendums de 1980, 1992 et 1995 pour régler un problème fondamental : la constitution canadienne ne reconnaît pas la spécificité culturelle du Québec. Non content que la victoire du NON de 1980 donnât au gouvernement canadien la chance d’ouvrir une porte à un Québec affaibli, le premier ministre de l’époque en a profité pour rapatrier la Constitution en giflant le peuple québécois dans des manœuvres aussi déloyales que sournoises. Nous sommes toujours dans ce vide constitutionnel qui ne dérange pas vraiment le citoyen de 2010, mais qui fait toujours travailler des armées d’avocats et de constitutionnalistes. Qui était ce généreux PM? Trudeau.


Dans de nombreux pays du monde, l’immigration est une source de richesse. Des gens de partout viennent dans des pays mieux nantis pour se bâtir une vie meilleure, et se greffer à une nation prospère où il fait bon vivre. J’émigre en Suède pour être Suédois, aux États pour être Américain et au Maroc pour être Marocain. Pas ici. Au Canada, il y a une politique nationale qui favorise le multiculturalisme. On te donne des sous pour que tu fêtes tes croyances religieuses, que tu fasses revivre la nostalgie de ton pays. Tout ça parce qu’un parano au pouvoir à l’époque a fait adopter cette politique dans le but d’empêcher les « Canadiens français » d’être les seuls à se distinguer de la majorité anglo-saxonne blanche et protestante. Noyés dans un fleuve de célébrations multiculturelles, on ne donnerait pas plus d’importance à la Saint-Jean-Baptiste qu’au Yom Kippour ou à une fête de quartier kurde. Qui le monsieur? Trudeau.


Bon, et dans tout ce charivari, la société tente de s’en sortir. Avec les problèmes contemporains, il faudrait revenir à des libertés collectives plus fortes, avoir la force de se lever comme peuple pour empêcher les droits individuels de scinder la société en groupuscules qui font perdre temps, argent et surtout un alignement collectif. Mais non, on ne peut pas! Parce que la Charte des droits et des libertés nous en empêche. Au nom de cette Charte, je suis en droit d’exiger et d’avoir le respect de mes croyances, de mes habitudes mêmes les plus farfelues. J’ai le droit de me sentir insulté si la société dans son ensemble fête Noël, considère la femme égale de l’homme ou si on m’oblige à apprendre le français ou l’anglais. Et cette Charte, c’est l’œuvre de qui? Trudeau.


Sa haine viscérale des Québécois, du nationalisme et son amour propre auraient pu détruire le pays en entier. Malgré tous ses efforts, Trudeau n’a heureusement pas réussi à être le grand fossoyeur du Canada. On ne s’en est quand même pas trop mal sorti; Duvalier en Haïti et Perón en Argentine ont réussi à faire pire. Mais la mémoire collective est courte. L’insulte s’est ajoutée à l’injure quand le gouvernement Chrétien a nommé l’aéroport international de Montréal en l’honneur de ce triste individu, alors qu’il avait exproprié des milliers d’hectares de terres dans les Laurentides pour avoir un gigantesque aérodrome dont le but était de desservir Ottawa et faire fermer Dorval.


Et en ces années où le développement durable met de l’avant les transports collectifs, plus économiques et moins dommageables pour l’environnement, ne faut-il pas se rappeler qu’un gouvernement a démantelé le réseau de chemins de fer au Canada pour favoriser le camionnage? Que le CN a à lui seul perdu 25 % de ses employés entre 1980 et 1984? Qui a démontré aussi peu de vision? Ben voyons, Trudeau encore!


La liste pourrait être encore plus longue. Je m’arrête, la moutarde me monte au nez. Je ne veux juste plus croiser une école Trudeau, un parc Trudeau ou une bibliothèque Trudeau. C’est une honte à notre histoire, il est grand temps qu’on enterre sa mémoire. Le seul Trudeau que je tolère dorénavant, c’est mon tire-bouchon…

* * *


J’ai oublié un autre moment fort du règne Trudeau. Au moment où les pays occidentaux cherchaient à diversifier leur économie, notamment en attirant des investissements étrangers, le gouvernement de Trudeau a eu l’idée géniale de créer une agence de tamisage des investissements (FIRA). Alors que les pays se battaient pour profiter de la manne et des emplois que ces investissements apportent, notre brillant premier ministre a eu l’idée de filtrer ces investissements, leur faire subir une technocratie lourde et dissuasive, au point où on reconnaît aujourd’hui que cette Agence a considérablement freiné le développement économique du Canada. Pendant cette période, le nombre de chômeurs canadiens a presque quintuplé, passant de 300 000 à 1,4 million.

Un très bon article de Claude Piché sur ce sujet : http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/opinions/chroniques/200901/09/01-692908-trudeau-le-desastre-economique.php

Bravo, brillant Trudeau!

mercredi 8 septembre 2010

R.I.P.

J’ai récemment découvert une application amusante sur l’Internet. C’est une horloge dite «mondiale» qui montre l’évolution en temps réel de certaines statistiques sur l’humanité. On y apprend notamment que la population de la Terre est de 6 844 682 895 personnes et augmente de 2 personnes par seconde, que depuis le début de l’année, 5 200 000 personnes sont décédés du cancer, que 165 456 000 personnes sont atteint de malaria, qu’il y a eu 18 511 espèce animales ou végétales qui se sont éteintes et qu’il s’est tué 244 millions de chèvres pour la consommation humaine. C’est plein de statistiques réjouissantes comme celles-là !

Voilà la référence : http://www.poodwaddle.com/clocks/worldclock

C’est la réalité quotidienne sur notre planète traduite en quelques chiffres. Des chiffres énormes, comme il se doit. Mais des chiffres bien impersonnels. Je suis assez peu préoccupé du sort des 18 511 espèces qui ont été exterminées; je ne serais même pas foutu d’en nommer une seule. Et on a tué, depuis janvier 2010, 203 millions de bovins, 32 milliards de poulets et 3 millions de chevaux pour se nourrir. Faut bien manger non? À part les 588 000 lapins qui ont fini en civet, cela ne me tire pas beaucoup de larmes.

Les statistiques sur le cancer m’ont par contre ému. C’est une maladie sournoise, et en nette progression, simplement parce que le gens vivent plus vieux. Comme plusieurs, j’ai de la famille, des amis et des connaissances qui ont été atteint du cancer, la plupart heureusement, s’en sont assez bien sorti. Sauf ma mère… sauf Claude Béchard. Partir à près de 80 ans est presque dans la normalité, mais à 41 ans, c’est carrément révoltant.

Les témoignages à l’égard de Claude Béchard fusent de partout. C’est commun dans le monde politique de vilipender un adversaire, et de le louanger ensuite lorsqu’il quitte l’arène politique. C’est un monde où la droiture est peu commune et la langue de bois très fréquente. Mais, dans le cas du ministre Béchard, c’est l’exception qui confirme la règle. Un politicien honnête, sincère, sympathique, accessible, je n’en connais que trop peu… Pour l’avoir rencontré à quelques occasions, je sais que les témoignages de sympathies sont, cette fois, sincères.

C’est bien triste pour notre nation quand on voit des politiciens peu scrupuleux continuer impunément leurs magouillages quand on voit les bons éléments disparaître injustement. Si au moins il pouvait servir d’exemple aux Whissell et Tomassi de ce monde qui sont en politique pour s’en mettre plein les poches, l’injustice aura été un peu moins cruelle…

L'opium du peuple

L’intégrisme n’a pas pris de vacances! Je sais que c’est une période effervescente pour les friands de dévotion religieuse, mais encore. Le Ramadan est terminé, le Rosh Hashana débute demain, et pour les intégristes chrétiens américains, on célèbre en fin de semaine l’anniversaire du 11 septembre. Eh oui, croyez-le ou non, on souligne inlassablement aux États-Unis cette journée ou Satan s’en est pris au cœur même de l’Amérique.

Pour des questions religieuses, les Hommes n’ont cessé de se taper sur la tête. De Ramsès II à l’IRA militaire, notre histoire est souillée de guerres à motif religieux. Nous voilà en 2010 et notre supposée société civilisée est encore aux prises avec ces arriérés, motivés par leur fanatisme aveugle. Les Talibans assassinent les femmes qui se lancent en politique, les Juifs isolent et affament les Palestiniens, et voilà qu’un pasteur américain vient de décréter que le 11 septembre prochain sera journée nationale pour brûler le Coran!

Un pasteur qui représente une religion de paix et d’amour, soit-dit en passant…

D’ailleurs je trouve curieux que plus les religions parlent d’un dieu bienfaiteur, d’une mouvance de paix de d’amour, de guide spirituel vers l’harmonie, plus leur intolérance est grande envers ceux qui ne partagent pas leur point de vue.

Ce qu’on devrait faire dans le fond, c’est se décréter une journée mondiale sans religion! Au moins, une fois sur les 365 jours de l’année, on ne se ferait pas assassiner, torturer, affamer, brûler nos icônes au nom d’une créature mythique.

mardi 31 août 2010

Politique internationale

Ah! Ça fait du bien les vacances… On décroche de tout, ou presque. Même l’actualité internationale semble prendre une pause. Pas de grosses nouvelles, comme on dit dans le jargon. La Corée du Nord continue d’écœurer ses voisins, Israël continue de pratiquer sa Shoah sur la Palestine et Sarkozy fait des bêtises. Rien de neuf en somme. Mais oui, j’oubliais qu’il y a eu le Mondial de foot en Afrique du Sud : voilà une excellente raison pour ne pas faire de bruit sur la scène internationale, personne n’écoute de toute façon!


Quoi donc pour nous occuper, nous, avides d’information internationale? Les inondations au Pakistan et les élections en Haïti. Ces deux événements se déroulent dans la plus totale indifférence des habitants de la planète, moi y inclus.


Voici pourquoi…


Pakistan. Des milliers de morts, des millions de sans abris et une économie à terre. L’État réclame l’aide internationale qui ne vient pas. Le pays a besoin d’une aide d’urgence de près de 500 millions de dollars. J’aurais envie d’écrire le fond de ma pensée, mais Patrick Lagacé de la Presse l’a fait avant moi et mieux que moi. Voici le lien : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/patrick-lagace/201008/17/01-4307405-je-suis-un-sans-coeur-je-sais.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=envoyer_cbp


Au cas où le lien ne fonctionne plus, où pour bénéficier d’une synthèse personnelle, voici les principaux fait, troublants soit dit en passant :


· Pourquoi le Pakistan, qui a tout récemment dépensé 1,4 milliard de dollars pour acheter 35 avions de chasse à Lockheed, n'a-t-il pas 460 millions de dollars à consacrer à ses propres citoyens détrempés?

· Le Pakistan est un pays où 10 millions de personnes devraient payer de l'impôt, mais où seulement 2,5 millions en paient. Les riches se sont arrangés, dans ce pays, pour ne pas payer d'impôts. Le New York Times rapporte que la valeur moyenne - moyenne! - des parlementaires pakistanais est de... 900 000$. Le chef de l'opposition, Nawaz Sharif, un millionnaire, n'a par exemple pas payé d'impôts en 2005, 2006 et 2007.

· Le Pakistan a du fric pour entretenir un arsenal atomique capable de détruire la moitié de la planète


Donnez généreusement nous disent les organismes d’aide humanitaire … Non, je ne donnerai pas un sou, je réponds sans la moindre hésitation!


Haïti. L’île des Caraïbes, dévastée par un tremblement de terre en janvier dernier, est à la recherche d’un nouveau président. Un Sauveur qui fera de la plus ancienne république des Amériques un pays de rêve.


Ce n’est pas la même situation qu’au Pakistan. Il n’y a pas de richesse collective, pas d’avions de chasse dernier cri, pas d’armes atomiques et les citoyens aisés vivent à Miami et à Montréal. Le peuple haïtien a vraiment besoin d’aide pour le délivrer des malheurs.


Wyclef Jean arrive à la rescousse. Il est un rappeur connu, il va sauver le pays. Comme si une vedette du monde artistique avait plus de contrôle sur le gouvernement qu’un politicien aguerri. Les Américains ont essayé cette formule dans les années 1980 avec les résultats que l’on sait.


Le plus curieux dans cette histoire, c’est qu’une personne qui est d’origine haïtienne mais n’en a plus la citoyenneté, n’a jamais vécu dans le pays, n’y a pas séjourné depuis plus de cinq ans et ne parle pas aucune des deux langues officielles du pays puisse prétendre aspirer à la présidence. Et tout ça malgré des règles supposément strictes encadrant les mises en candidature.


Quand on méprise les lois, on a les gouvernements pourris qu’on mérite…


Hélas, les malheurs en Haïti sont beaucoup plus au gouvernement que dans les «actes de Dieu». C’est de cette pourriture que le peuple doit se débarrasser.

Cellulaire et civisme

Après quelques semaines de vacances, une bonne période de «décrochage», me revoilà frais et dispos pour déverser mon fiel sur les cons qui nous entourent. Hélas, ils sont trop nombreux pour tous les identifier, mais j’espère pouvoir en écorcher une pelletée par ce pamphlet.

Au cours de la période estivale, j’ai eu à maintes occasions la chance de me heurter à des goujats dont l’usage de leur cellulaire semblait destiné à irriter le voisinage. Heureusement, notre bon gouvernement a récemment interdit aux automobilistes de conduire et de bavarder au cellulaire en même temps. J’en suis fort aise, je n’ai pas assez de doigts de la main pour compter le nombre de fois que j’ai failli me faire «renter dedans» par un lunatique conducteur plus préoccupé par sa conversation que par la circulation.


Voilà une bonne chose de réglée. En principe, parce que des hors-la-loi sévissent toujours. De ces cas, je leur souhaite tous de se faire écraser par un camion de vidanges qu’ils n’auront pas vu à cause de leur indispensable cellulaire.


Je souhaite ardemment que la loi soit étendue aux restaurants… Pourquoi devrais-je supporter mon voisin de table qui raconte sa vie à un interlocuteur anonyme? Une particularité intéressante des usagers du cellulaire : leur interlocuteur est généralement à moitié sourd. Malgré les nombreux progrès technologiques, l’usager moyen se sent obligé de crier – ou au moins parler très fort – pour se faire entendre. Ça rend l’utilisateur encore plus sympathique…


Hier encore, autre constatation du manque de civisme du propriétaire moyen de cellulaire. L’imbécile converse avec son interlocuteur électronique tout en discutant avec un commerçant. C’est avoir le cerveau bien compartimenté, j’avoue, mais surtout le salue la patience du dit commerçant : je l’aurais totalement ignoré après 10 secondes de ce manège!


J’ai assisté à une conférence plus tôt cet été où le présentateur avait patiemment préparé un exposé accompagné d’un PowerPoint bien réalisé. De la trentaine de participants, quelle n’est pas ma surprise de constater qu’une bonne vingtaine de personnes ont la tête penchée vers leurs genoux. Dorment-ils? Non … ils envoient des messages texte. Bravo! S’il existait un cours de bienséance pour les usagers du cellulaire, du Blackberry ou du Iphone, la plupart n’auraient même pas 10%!


Je me demande souvent ce que l’humain faisait avant l’invention du cellulaire. Le progrès technologique est significatif, mais la sagesse humaine n’évolue hélas pas au même rythme.

lundi 12 juillet 2010

Nombrilisme

J’arrive de Québec. Le festival d’été bat son plein, et jamais il n’y a eu autant de visiteurs et de macarons vendus. Pourtant à 50$ pièce, on pourrait penser qu’il fut un obstacle à l’accessibilité. Nenni. Quand la programmation est attirante, les gens sont prêts à en payer le prix. Loi économique fondamentale.

Justement, la programmation a fait parler d’elle. Les organisateurs ont mis le paquet pour attirer des gens de partout : Iron Maiden, Dream Theatre, Roger Hodgson, Black Eyed Peas, Steve Hackett, Santana, Rush et Rammstein. La Vieille Capitale aura certainement l’art d’attirer des visiteurs de plusieurs kilomètres à la ronde pour entendre cette brochette de qualité. Mais en parallèle, on a pu entendre fuser de toute part des critiques acerbes sur le peu de place au français et aux chanteurs et chanteuses d’ici. L’image de la ville est ternie ai-je même lu.


Ah bon! Parce que pour vendre Québec aux Canadiens anglais et aux Américains, il faut absolument leur faire subir les Cowboys fringants ou Mes Aïeux? Et qu’en quittant New York, Boston ou Toronto, le visiteur ne se doute pas qu’il est dans une ville francophone?


Est-ce que l’image d’une ville doit irrémédiablement se limiter à son folklore? Je suis toujours dépassé par l’entêtement de certains puristes qui veulent coller une image figée sous l’étendard de la pureté. Nos musiciens ne sont pas mauvais – au contraire, le Québec produit proportionnellement plus de talents per capita que la plupart des sociétés – mais ce ne sont pas eux qui vont mettre Québec «sur la map».


La cause du français en Amérique du Nord avance beaucoup plus rapidement quand un Bruce Dickinson – le chanteur de Iron Maiden – s’adresse à la foule uniquement en français. N’en déplaise aux partisans du nombrilisme…

mercredi 9 juin 2010

Nom d'un chien

Histoire d’horreur près de Saint-Hyacinthe. Un chien mord un poupon laissé sans surveillance et le tue. La famille est désemparée. Depuis, les journaux pullulent d’articles sur ce gentil couple sans histoire, des pauvres toutous qui devront peut-être être euthanasiés, d’un drame inexplicable qui perturbe une paisible localité…

Non, mais arrêtons de faire de l’anthropomorphisme!! Regardons quelques faits troublants. Le poupon avait 21 jours, il ne tient même pas assis et ne lève pas sa tête. La mère de 17 ans l’abandonne sur une chaise – oui, sur une chaise – pour aller fumer une clope (au moins, elle ne lui fumait pas dans la face à ce pauvre enfant). L’enfant est sur le sol avec 2 chiens qui rôdent autour. Le père (19 ans) était absent au moment du drame, parti faire sa demande de BS. Ben oui, avoir un bébé, ça fait grossir le chèque mensuel.


Je vois se dresser devant moi le portrait d’une famille modèle, celle qui construira le Québec de demain…


C’est juste un chien … Non, mais justement, un chien c’est un carnivore au comportement imprévisible. Les données ne mentent pas. À chaque année, au Québec, 120 000 personnes sont mordues par un chien. Or, dans deux cas sur trois, on constate qu'elles connaissaient le chien. En effet, 35 % des morsures sont le fait du chien d'un ami, d'un voisin ou d'un parent et, plus inquiétant, 30 % des morsures sont le fait d'un chien de la famille. Et puis, statistique importante : dans près de six cas sur dix, les morsures sont infligées à des enfants âgés de moins de 10 ans. Seul pays où il existe des statistiques à ce sujet : de 1989 à 2007, 28 personnes ont été tuées par des chiens en France, dont 17 enfants de 4 ans et moins.


Devrait-on interdire certaines races de chiens? Il est vrai que la plupart des décès sont attribuables à des clebs de grande taille. Des 28 décès recensés en France, 10 l’ont été par des bergers allemands, 3 par des terriers de différents types, 2 par des rottweilers, un par un husky et un par un … teckel!


Un jeune enfant n’est pas à l’abri avec un chien dans la maison. Quiconque veut devenir parent devrait savoir cette leçon élémentaire. Mais les gens sont tellement devenus cons qu’ils considèrent leur animal comme un enfant, et lui attribue un comportement humain. Il n’est pas rare de pousser cette bêtise à l’extrême comme de donner à pitou un prénom humain et de le laisser japper prétextant qu’il a le droit de s’exprimer. La théorie de Darwin a ses failles!!!


C’est sûrement la faute du chien…

mardi 8 juin 2010

Hypocrisie en grippe

Je me dois de revenir sur le phénomène H1N1. Pas la maladie comme telle – ce n’est après tout qu’une vilaine grippe – mais sur toute la malpropreté intellectuelle qui l’a accompagné.

Il est de plus en plus prouvé que les gouvernements ont fléchi sous l’assaut du lobbysme des compagnies pharmaceutiques pour faire de cette grippe l’ennemi numéro un de l’hiver 2009-2010. Rien qu’à voir les sommes considérables dépensées pour acheter des vaccins inutiles et les profits faramineux des compagnies pharmaceutiques, on voit bien le fil conducteur. Mais je me demandais encore pourquoi il semblait y avoir aussi peu de personnes sensées au sein de l’appareil gouvernemental pour freiner cette hypocondrie collective. Il me manquait une pièce au casse-tête.


Je l’ai eue hier soir!


Nous nous rappelons tous que l’éclosion de la grippe H1N1 s’est produite au Mexique. Rien d’anormal, une pandémie nécessite nécessairement un foyer. La grippe espagnole en Espagne, et plus récemment, la grippe aviaire en Chine et le SRAS à Hong Kong. Qu’ont fait nos gouvernements quand la grippe aviaire et le SRAS ont éclaté? Encouragé des mesures d'hygiène, d’accord, mais il n’y a pas eu de restrictions au déplacement des personnes. Évidemment, des pays d’Asie émanent de nombreux investisseurs. Mais là, c’est le Mexique qui est visé. Très rapidement – trop rapidement sans doute – les gouvernements américain et canadien imposent des visas à l’entrée pour les visiteurs mexicains. Pour éviter la propagation de la maladie, bien sûr.


Mais, ô coïncidence, comme cela faisait bien l’affaire de Washington et d’Ottawa que de pouvoir faire fi des dispositions de l’ALENA et d’enfin pouvoir arrêter le flot d’immigrants illégaux en provenance du sud du Rio Grande.


J’étais étonné d’apprendre que la H1N1 a provoqué, dans l’ensemble du Mexique, le bilan assez surprenant de … 43 morts! Quand on sait que la grippe hivernale que nous combattons hiver après hiver emporte environ 3000 Canadiens annuellement.


Sale affaire : la pandémie est terminée, on reconnait que la peur a été artificiellement gonflée … mais les visas demeurent. Pour protéger de quoi déjà?

mardi 18 mai 2010

Du pain et des jeux

« Du pain et des jeux » (Panem et circenses), expression de Juvénal, poète satirique latin de la fin du Ier siècle et du début du IIe siècle de notre ère, qui résume ce que le peuple de Rome demandait à ses dirigeants.

Il n’était pas bien difficile le peuple romain. C’est normal, à cette époque, rares étaient ceux qui pouvait prétendre fréquenter l’école. L’information était l’apanage du crieur public et la démocratie, un rêve un peu farfelu qui de toute manière n’allait être réservé qu’au mieux nantis.

2000 ans plus tard, avec une population généralement scolarisée, l’accès instantané à l’information, la mondialisation de l’économie, nous devrions nous attendre à ce que les dirigeants soient aux prises avec un peuple sérieusement exigeant de ses leaders.

Illusion!

Un seul événement suscite l’enthousiasme de ce bon peuple et alimente les discussions de corridors et de pause-café : le Canadien est en finale de l’Est.

Nous sortons d’une récession qui a provoqué une hausse du chômage, notre gouvernement provincial semble tremper dans le délit d’initié et la corruption, notre gouvernement fédéral nous amène tout droit vers un retour au conservatisme noir où les droits les plus fondamentaux (avortement, environnement) sont ébranlés … mais, on s’en fout, Halak arrête presque tout.

La Thaïlande – pays pourtant hyper pacifiste – s’enfonce dans la guerre civile, les économies des pays d’Europe du Sud sont en voie d’entraîner la zone Euro vers la faillite, la pire catastrophe écologique menace le Golfe du Mexique … mais, on s’en fout, Cammalleri a déjà marqué 13 buts.

«C’est normal cet engouement» me dit-on, «on n’a pas gagné la coupe depuis 1993, ça fait 17 ans! C’est un événement historique!»

Question d’histoire, permettez-moi de vous apporter quelques faits. On n’a pas assisté à pareille débâcle financière depuis 81 ans (1929). On n’a pas été témoin de pareille corruption gouvernementale depuis les années Duplessis, soit environ 55 ans. On n’a pas vu pareil catastrophe écologique depuis le naufrage de l’Exxon Valdez en 1989, soit depuis 21 ans. Faites-moi rire avec votre événement historique.

Bien sûr, tout le monde en parle, la ville est placardée de drapeaux tricolores. Toutes les classes sociales s’emballent pour notre Sainte-Flanelle, qui a remplacé le vide créé par la perte d’influence de la religion. Comme quoi notre bon peuple a un profond besoin de vénérer.

Juste pour qu’on se recentre sur les véritables problèmes de notre planète, je vous lancerai «Philadelphie en 5» !!!

mercredi 12 mai 2010

La Gouvernementale et la Travaillerie

La Gouvernementale, ayant créé

Des comités toute l’année

Se trouva fort dépourvue

Quand la récession fut venue:

À des lieues du déficit zéro

Mais sans renoncer aux cadeaux!

Elle alla crier famine

Chez la Travaillerie presque en ruine,

La priant d’augmenter

Ses sacrifices pour subsister

Jusqu'à l’élection nouvelle.

Je vous promettrai, lui dit-elle,

Des contrats aux retombées maximales,

Contre une donation bien libérale.

La Travaillerie n'est pas rageuse:

C'est là son moindre défaut.

Qu’arrive-t-il de tous mes impôts?

Dit-elle à cette emprunteuse.

Nuit et jour à tout venant

J’octroyais bonis et faveurs, sans malaise.

Vous dilapidiez? Voilà qui bien peu m’apaise:

Que faire! C’est vous le gouvernement.

mardi 27 avril 2010

Le grand fossé

C’est par cette phrase que je pourrais résumer ma perception de la société actuelle. Alors que la technologie et le progrès économique devraient nous propulser vers une meilleure vie, voilà qu’on assiste bêtement à un élargissement du fossé entre ceux «qui ont» et ceux «qui n’ont pas». Et je ne pense pas uniquement à la richesse…

Le progrès technologique est impressionnant. L’information est aujourd’hui instantanée, n’a pas de frontières et couvre à peu près n’importe quel sujet. Il est possible de répondre à la moindre de nos questions en l’espace de quelques secondes grâce à l’Internet. Ce privilège était autrefois réservé à ceux qui possédaient des encyclopédies, donc des biens nantis ayant une sensibilité à la curiosité. Mais pas de nos jours. La très grande majorité de la population des pays développés a accès à l’Internet (1,6 milliard d’internautes en 2009). Et il y en a malgré tout pour croire que les tremblements de terre sont causés pas les femmes trop légèrement vêtues…


L’école est accessible. Une population instruite est une population plus productive, plus riche, et habituellement plus heureuse. Et pourtant, on remarque qu’au Québec, autant le taux de diplomation augmente, autant le décrochage scolaire augmente lui aussi. On se dirige tout droit vers une belle société dichotomique. Pis encore, comme la richesse et le bonheur se retrouvera beaucoup plus du côté des scolarisés – donc du côté qui auront investi temps et argent pour le faire – cette génération sera encore plus réticente à la répartition de la richesse. Un grand virage à droite collectif qui s’annonce…


Bon! J’entends déjà les arguments à l’effet que Guy Laliberté et Bill Gates étaient des décrocheurs et que cela ne les a pas empêchés de réussir. Et le pauvre quidam qui vit dans la pauvreté malgré son doctorat en philosophie? Laissons de côté les exceptions et regardons plutôt la loi de la moyenne qui veut qu’un diplôme demeure en général un bon investissement.


Alors nous voilà donc aux prises avec une société qui comptera plus de gens riches, financièrement et intellectuellement, et en parallèle, plus de pauvre. La belle affaire. En plus du clivage Nord-Sud, nous aurons des clivages à l’intérieur même de nos sociétés. Des gens de plus en plus dépassés par les événements, qui ne pourront suivre la rapidité de l’évolution. Faute d’éveil intellectuel, des pans entiers de notre société ne pourront suivre l’évolution rapide de la technologie laissera à elle seule. Voilà de belles proies pour l’intégrisme religieux…

vendredi 9 avril 2010

Grippé

Santé Canada modifie la date de préemption des vaccins contre le H1N1. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui est sous enquête pour avoir faussement alerté la population contre une pandémie qui n’est jamais survenue. Des milliers de vaccins achetés en trop…

Ça ne sent pas bon, et non pas parce que c’est une grippe dite porcine!

Bon, avouons-le, on s’est fait avoir. Les toutes puissantes compagnies pharmaceutiques nous ont fait le coup. «Ils ont voulu notre bien, ils l’ont eu» pour paraphraser les Cyniques (ô souvenir). Même en mode d’alerte budgétaire provoqué par la crise financière, nos gouvernements ont ouvert les goussets de l’État (i.e. nos impôts) pour acheter des tonnes de vaccins. Et tout ça pour lutter contre la bonne vieille grippe qui n’est certes pas comique – bon an, mal an, elle tue 3000 personnes par année au Canada en moyenne – mais ce n’est qu’une grippe!

Même notre propre Institut national de la santé publique du Québec, haut lieu de l’incompétence et de la panique naïve chronique, nous prévenait que la grippe A H1N1 allait emporter 1% de la population cet hiver, soit 70 000 personnes. Finalement, elle n’a pas été trop cochonne cette grippe, ce fut l’hiver le moins dévastateur en terme de mortalité due à la grippe de 25 dernières années.

Ce qui est le plus inquiétant dans toute cette histoire, c’est de réaliser que nos gouvernements et des organisations internationales comme l’OMS délaissent leur bon jugement et les fondements scientifiques au profit … du profit! Ce n’est pas nouveau, mais cette fois, l’ampleur est sans précédents. Rappelez-vous l’épisode de la grippe aviaire H5N1… Elle devait dévaster la planète en 2004. Résultat : 147 morts dans le monde et 8 millions de doses à la poubelle uniquement aux États-Unis. On n’a rien appris, on s’est fait encore avoir.

En parallèle, les profits du groupe Hoffmann-La Roche qui produit le fameux vaccin sont passés de 3 milliards des dollars en 2003 à 8 milliards en 2009. Excellente gestion!

Surtout, chapeau à leurs lobbyistes…

mardi 30 mars 2010

L'image

«Finalement, Québec est une ville de sado-masos, dirigée par un maire frustré et amusée par des animateurs de radio poubelle! Voilà le code!»

Voilà le rapport de Clotaire Rapaille sur la ville de Québec. Tout ça au coût de 130 000 $, tiré de la poche des contribuables. Bravo! N’importe quel quidam qui habite ou a déjà habité Québec aurait pu écrire cela.

Et pour un autre 130 000 $, je vous écrirai ceci :

Québec n’arrive pas à sortir de sa mentalité de petit village et de colonisée, et souffre d’aplatventrisme face à n’importe quel fumiste, pourvu qu’il soit Français.

Jean-René Dufort l'avait pourtant démasqué dès ses premiers (faux) pas dans la Vieille Capitale (voir : http://www.youtube.com/watch?v=ek5erNaQsoQ). Ah oui, mais il n'est pas crédible, il est Montréalais...

Tout ce brouhaha médiatique pour refaire l’image d’une ville qui commençait depuis deux ans à de débarrasser de ses vieux démons et de ses préjugés. Ce n’est pas que du gaspillage, c’est un vilain retour en arrière.

lundi 29 mars 2010

Mauvaise foi

Encore un scandale à propos des prêtres pédophile qui vient d’éclater. Et sa sainteté le Pape aurait protégé un de ces criminels à soutane. Répugnant.

Depuis le temps que j’en ai envie, j’aborde enfin l’épineux sujet de la religion. Épineux pourquoi? Parce qu’il ne fait pas appel à la raison. Il fait appel à des croyances, et les croyances sont à l’opposé de tout jugement sain. Difficile de discuter avec un croyant. Il ne voit pas, il ne pense pas, il croit.


Depuis que l’Homme existe, il s’est inventé des religions. L’homme primitif ne comprenant pas ce qui se passait autour de lui. Pourquoi le vent, les chutes, les orages, la pluie, la reproduction…? C’était grâce (ou la faute) à un dieu. Puis, certains hommes y ont vu matière à exercer un contrôle sur les autres. On s’est mis à faire des sacrifices pour plaire à nos dieux. On va faire la guerre pour nos dieux, ils aiment ça. Et quand les religions sont progressivement passées de cultes polythéistes à monothéistes, les choses ont empiré. Alors la religion s’est associée à l’État, chose à ne pas faire. On a continué à faire la guerre à ceux qui n’avaient pas les mêmes croyances que nous. Par hasard, les infidèles avant des terres et des richesses que nous convoitions, mais ça, c’est une pure coïncidence…


Ainsi, au nom de notre religion, on s’est permis toute sortes d’atrocité, de massacres, de pillages. On s’est mis à développer des rites étranges, des coutumes particulières, et d’imposer une façon de faire. Arrêtez de penser, bon peuple, Dieu est avec nous et nous amène sur le droit chemin. Pourfendons les infidèles, répandons la bonne nouvelle, notre Dieu est meilleur que l’autre.


Quand nos enfants affichent de tels comportements puérils, on les punit.


Au cours des 3500 dernières années, il y a eu environ 230 ans de paix dans l'ensemble du monde dit civilisé. Bon nombre de ces conflits était d’origine religieuse. Des religions de paix et d’amour, il va se soi…


À chaque jour, nous sommes témoins de geste odieux qui sont pratiqués au nom de la religion. Du pouvoir et de la manipulation. La droite chrétienne américaine, les islamistes, les juifs ou les hindous extrémistes, notamment, ces groupes sont aux antipodes de ce qu’ils prétendent être. Se faire sauter dans un endroit public, convaincu que Allah est le plus grand et jouissant à l’avance du statu de martyr nous rend l’Homme moins intelligent que la bête. Accepter une religion, c’est accepter un carcan, renoncer à sa pensée, accepter la soumission à un groupuscule idéologique en mal de pouvoir.


Pouvez-vous nous foutre patience avec vos trucs et vos croyances?


Parenthèse : il y a quelques heureuses exceptions. Le bouddhisme est une religion de paix intérieure. Les bouddhistes n’ont pas d’église, de synagogue ou de mosquée où un leader spirituel leur dit ce qui est bon ou pas. Les temples bouddhistes sont des endroits de recueillement où on y fait le point sur sa vie. C’est calme et serein. D’ailleurs, les pays à majorité bouddhiste sont fondamentalement pacifiques. Fermons la parenthèse.


J’ai hâte qu’on arête de nous imposer des croyances religieuses. J’en ai marre des accommodements pour ne pas heurter les principes archaïques de certains croyants. Dans ce pays, nous sommes fort bien placés pour constater à quel point une religion peut nous maintenir dans le sous-développement économique, mais surtout intellectuel. Ça nous a pris des générations pour nous en sortir.


Pour citer John Lennon, sans religion, «Nothing to kill or die for […] Imagine all the people, Living life in peace».


Ça fait du bien de rêver n’est-ce pas?

vendredi 26 mars 2010

Productivité

«Le problème de notre province réside dans la résistance au changement; il y a une certaine crispation des Québécois face à tout progrès. Par exemple, il y a deux façons de permettre l’accès aux études supérieures, soit en subventionnant l’individu, soit en subventionnant l’institution. Aujourd’hui, on subventionne les institutions alors qu’il serait plus efficace de subventionner les individus, sans parler de l’économie que l’État ferait. Cet exemple illustre bien une réticence des Québécois face aux changements potentiellement bénéfiques».


Cette citation est de Robert Gagné, directeur du Centre sur la productivité et la prospérité. Il tente tant bien que mal de trouver les causes de la si faible productivité des Québécois par rapport aux Canadiens, et des Canadiens par rapport aux Américains.

Il est bien parti.


«Le Québec, une société innovante» lit-on dans les manifestes gouvernementaux. On innove en quoi ici? Une fois qu’on a épuisé les innovateurs qu’on peut compter sur les doigts d’une seule main, difficile de dire que nous innovons beaucoup. Nous avons au contraire beaucoup trop d’exemples où l’administration et la bureaucratie a pour effet d’écraser les idées innovantes.


«C’est parce qu’on ne travaille pas assez» lançait un fin observateur du monde du travail. «C’est la faute des syndicats» claironnait un émule de Pierre Karl. Surprise, parmi les pays de l’OCDE, les pays scandinaves et la France viennent en tête de peloton en termes de productivité. Pourtant, dans ces pays, on y jouit de plus de jours de congé par année qu’au Québec, et le taux de syndicalisation y est traditionnellement supérieur au nôtre.


En 1981, Denys Arcand illustrait brillamment la société québécoise dans son film «Le confort et l’indifférence». Comme ce titre nous sied à merveille…

lundi 22 mars 2010

«Montreal Bashing»

«Je veux chasser le spectre de l'immobilisme qui semble être réapparu. C'est devenu un mantra de dire qu'il y a de l'immobilisme. Non, il n'y en a pas, au contraire!»

C’est le maire de Montréal qui a lancé ce cri du cœur. Monsieur Gérald Tremblay lui-même. Comme s’il y avait des gens qui pensent que les projets n’avancent pas à Montréal.


Je me suis senti visé…


J’ai eu la chance de me promener un peu partout sur cette planète. De Dubaï à Shanghai, de Dublin à Berlin et de Toronto à Santiago, on voit des grues, des villes en effervescence, des tramways modernes. Ici, rien de cela. Ici, on parle. On écoute surtout. On fait des projets et on attend qu’ils se fassent démolir.


Comme il est maintenant tabou de dire qu’on fait de l’immobilisme, j’ai trouvé un autre mot qui est devenu synonyme : on fait des études. On a fait des études pour savoir si le projet de Casino jumelé au centre de perfectionnement du Cirque du Soleil était bon. On fait des études sur l’implantation d’un tramway, d’un TGV vers Toronto ou New York. Encore des études pour savoir où et quand on va construire le CHUM.


Mes enfants, ma conjointe et moi, quand on étudie, on ne bouge pas. On s’instruit beaucoup par contre. Dois-je en conclure que nous somme une société savante?


Lueur d’espoir.


Mais hélas, ce n’est pas le cas pour nos administrations. La une des journaux aujourd’hui : Après quatre ans d'études et de planification, et des dépenses de presque 60 millions, le projet de modernisation de la rue Notre-Dame, dans l'est de Montréal, est de nouveau dans l'impasse.


Sommes-nous devenus trop savants pour bouger?

mardi 16 mars 2010

747 en péril

Un sympathique chauffeur de taxi m’informait hier qu’il y aura une grève des taxis aujourd’hui sur l’heure du midi. Cette mesure dépassée vise à protester contre l’implantation de la nouvelle ligne 747 de la Société de transport de Montréal (STM) qui doit desservir l’aéroport de Montréal à partir du centre-ville dès la fin du mois. Moi qui me réjouissait de la nouvelle de l’établissement d’une telle ligne pour faire oublier que, dans ce pays, il faut 15 ans d’études et de négociations pour construire les 2 kilomètres de rails nécessaires à relier l’aérogare aux voies ferrées qui mènent au centre-ville.

Et pourquoi faire la grève à ce sujet? «Parce que nous allons perdre nos jobs» de répondre mon interlocuteur. «Il n’y aura plus de taxis à l’aéroport».


J’étais sans mots…


Pensez-vous sérieusement que la clientèle d’affaire qui débarque de New York ou de Frankfort va bouder le taxi montréalais pour s’entasser avec ses deux valises dans un bus de la STM pour faire économiser 31$ à son employeur? Bien sûr que non. La future clientèle de la ligne 747 sera bien évidemment composée de gens qui voyagent sur un petit budget, et qui de tout manière est assez réticente à défrayer les 38$ nécessaires pour être véhiculée vers Dorval. Des jeunes surtout, sac au dos, prêts à découvrir le monde, d’autres pays, d’autres cultures, d’autres façons de faire les choses.


J’aime ce pays. Dès que surgit une bonne idée, il surgit de facto un groupe qui s’active à l’assassiner.

Déshonorant

Pauline Marois déshonore la classe politique selon Jean Charest. Vraiment? Monsieur le Premier ministre, n’avez-vous pas dans votre cabinet un ministre qui a accordé des contrats d’asphaltage à sa propre compagnie? Ou un autre qui accorde des garderies subventionnées à des amis en dépit de recommandations négatives de la part des fonctionnaires? Ou un député qui a enfreint les dispositions de la loi sur le lobbysme? Plusieurs membres de notre Assemblée nationale et élus municipaux font de gros efforts pour déshonorer la classe politique, tout parti confondus. Je souhaite simplement qu’ils demeurent minoritaires…

Complètement marteau

Les faits s’accumulent à une vitesse folle : il nous faut une enquête sur l’industrie de la construction. La construction serait sale. Elle serait infiltrée par le crime organisé. Les syndicats utiliseraient des méthodes douteuses pour faire régner leur pouvoir sur les chantiers de construction. Est-ce possible?

Vite une commission d’enquête! Il faut actualiser les informations contenues dans les 600 pages du rapport de la Commission Cliche paru en 1974. Construction, syndicalisme, banditisme, mafia … tous logent à la même enseigne. C’est honteux!


C’est le sujet de l’heure au Québec. Il nous faudra donc une commission itinérante qui parcourra le pays à la recherche de témoignages. Le peuple veut entendre des histoires sordides, des actions d’intimidation, des beaux-frères qui se sont fait arnaquer par des entrepreneurs peu scrupuleux, et pourquoi pas des actes de violence. Si en plus ces entrepreneurs ont la chance d’avoir un nom de famille se terminant par O ou par I, c’est encore mieux. On y verra la main sordide de la mafia. De quoi alimenter les bulletins de nouvelles pour plusieurs mois.


On découvrira sans doute après y avoir dépensé quelques millions de dollars que, oui, il y a des gens aux mœurs étranges dans la construction. Que les centaines de millions de dollars qui y sont dépensés par année attirent des gens cupides. Que des représentants syndicaux prennent un peu trop au sérieux les périodes de maraudage sur les grands chantiers de construction. Et, ô scandale, que certains entrepreneurs ont déjà pris un café avec un sympathisant des motards.


Ah! Ma naïveté sera durement éprouvée. Moi, qui comme tous les Québécois, est convaincu que ce milieu est et a toujours été le haut lieu de l’incorruptibilité. Que les appels d’offre sont des processus blindés et que seuls les plus méritants obtiennent les contrats, en respectant à la lettre leur soumission.


De grâce, ne me soumettez pas à cette cruelle désillusion! Si nos ondes et nos journaux devaient être inondés de ces perfides révélations, je m’exile loin d’ici. J’ai d’ailleurs entendu parler de quelqu’un qui a un gros yacht dans le Sud et qui y invite des gens en échange de juteux contrats. Ça tombe bien, j’ai mon toit à refaire…

Amiante maudit

En février de cette année, le premier ministre Jean Charest est allé en Inde pour une mission économique. Qu’est-ce qu’on a retenu de cette visite? Que des travailleurs indiens demandaient au Québec de cesser ses exportations d’amiante dans ce pays. Horreur! Scandale! On vend nos cochonneries aux pauvres a-t-on pu lire. Haro sur le minéral maudit! Encore en 2010, des grosses compagnies exploitent nos travailleurs, font chanter les gouvernements et se foutent des pays pauvres.

Bien oui, le Canada n’a pas interdit l’exploitation et l’exportation de cette «fibre qui tue».


Le vilain «lobby de l’amiante» empêche le Canada de suivre l’Europe dans sa quête de l’environnement sans risque. «J’ai honte d’être Canadien» a même rétorqué un membre de la Chambre des Communes.


C’est donner beaucoup trop de poids à une industrie maintenant plutôt moribonde que de penser que le pays est à la solde de cette industrie. Les mineurs de Thetford Mines et d’Asbestos ne sont pas des zombies, pas plus que la population qui habite ces régions. On y jouit même d’une plus grande espérance de vie que dans l’ensemble du Québec. Alors, pourquoi donne-t-on la parole à soi-disant experts qui agitent des épouvantails?


C’est à la fois logique et scientifique. Si on veut attirer l’attention des médias, il faut donc faire peur. Cette recette est éprouvée. Voilà donc qu’un groupe de militants à court de causes prend la défense des pauvres travailleurs étrangers qui importent le chrysotile québécois. Leur philosophie de «nous, on est beaux, bons et intelligents et on peut le contrôler, mais pas les pays pauvres» me fait sourire. Je m’étonne du degré de condescendance de ces apôtres de la pureté. Bien sûr qu’il faut des mesures de prévention adéquates, et elles sont accessibles aux pays émergents comme aux pays en développement. Où est donc le problème?


Qui sont donc ces bien-pensants qui défendent les travailleurs étrangers contre les «méfaits de l’amiante» et appellent à la communauté internationale à soutenir le bannissement du chrysotile? N’est-il par troublant de constater que les «experts» qui parcourent la planète pour dénoncer les exportations canadiennes de chrysotile soient intimement liés aux manufacturiers de produits de remplacement et aux désamianteurs? N’est-il pas curieux que les porte-parole syndicaux qui demandent la fin de l’utilisation du chrysotile fassent partie du syndicat des travailleurs du bois et de la métallurgie, alors que ce sont ces produits qui cherchent à déplacer l’amiante chrysotile dans les marchés des pays émergents?


L’Inde est un marché d’avenir. En forte croissance économique certes, mais l’Inde demeure un pays pauvre dont les infrastructures de première nécessité sont déficientes. Le chrysotile est justement un produit nécessaire à la construction de ces infrastructures, et c’est le matériau le moins dispendieux et le plus durable pour atteindre un niveau de développement décent. Appuyer l’interdiction de l’amiante chrysotile, c’est priver les pays émergents du droit au développement. C’est aller chercher l’argent des pays pauvres pour enrichir les pays riches, lesquels produisent les matériaux de remplacement – qui d’ailleurs ne sont pas moins nocifs pour la santé. Tout cela en se donnant bonne conscience d’avoir résisté à l’horrible «lobby de l’amiante».