mardi 16 mars 2010

Complètement marteau

Les faits s’accumulent à une vitesse folle : il nous faut une enquête sur l’industrie de la construction. La construction serait sale. Elle serait infiltrée par le crime organisé. Les syndicats utiliseraient des méthodes douteuses pour faire régner leur pouvoir sur les chantiers de construction. Est-ce possible?

Vite une commission d’enquête! Il faut actualiser les informations contenues dans les 600 pages du rapport de la Commission Cliche paru en 1974. Construction, syndicalisme, banditisme, mafia … tous logent à la même enseigne. C’est honteux!


C’est le sujet de l’heure au Québec. Il nous faudra donc une commission itinérante qui parcourra le pays à la recherche de témoignages. Le peuple veut entendre des histoires sordides, des actions d’intimidation, des beaux-frères qui se sont fait arnaquer par des entrepreneurs peu scrupuleux, et pourquoi pas des actes de violence. Si en plus ces entrepreneurs ont la chance d’avoir un nom de famille se terminant par O ou par I, c’est encore mieux. On y verra la main sordide de la mafia. De quoi alimenter les bulletins de nouvelles pour plusieurs mois.


On découvrira sans doute après y avoir dépensé quelques millions de dollars que, oui, il y a des gens aux mœurs étranges dans la construction. Que les centaines de millions de dollars qui y sont dépensés par année attirent des gens cupides. Que des représentants syndicaux prennent un peu trop au sérieux les périodes de maraudage sur les grands chantiers de construction. Et, ô scandale, que certains entrepreneurs ont déjà pris un café avec un sympathisant des motards.


Ah! Ma naïveté sera durement éprouvée. Moi, qui comme tous les Québécois, est convaincu que ce milieu est et a toujours été le haut lieu de l’incorruptibilité. Que les appels d’offre sont des processus blindés et que seuls les plus méritants obtiennent les contrats, en respectant à la lettre leur soumission.


De grâce, ne me soumettez pas à cette cruelle désillusion! Si nos ondes et nos journaux devaient être inondés de ces perfides révélations, je m’exile loin d’ici. J’ai d’ailleurs entendu parler de quelqu’un qui a un gros yacht dans le Sud et qui y invite des gens en échange de juteux contrats. Ça tombe bien, j’ai mon toit à refaire…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire