vendredi 26 mars 2010

Productivité

«Le problème de notre province réside dans la résistance au changement; il y a une certaine crispation des Québécois face à tout progrès. Par exemple, il y a deux façons de permettre l’accès aux études supérieures, soit en subventionnant l’individu, soit en subventionnant l’institution. Aujourd’hui, on subventionne les institutions alors qu’il serait plus efficace de subventionner les individus, sans parler de l’économie que l’État ferait. Cet exemple illustre bien une réticence des Québécois face aux changements potentiellement bénéfiques».


Cette citation est de Robert Gagné, directeur du Centre sur la productivité et la prospérité. Il tente tant bien que mal de trouver les causes de la si faible productivité des Québécois par rapport aux Canadiens, et des Canadiens par rapport aux Américains.

Il est bien parti.


«Le Québec, une société innovante» lit-on dans les manifestes gouvernementaux. On innove en quoi ici? Une fois qu’on a épuisé les innovateurs qu’on peut compter sur les doigts d’une seule main, difficile de dire que nous innovons beaucoup. Nous avons au contraire beaucoup trop d’exemples où l’administration et la bureaucratie a pour effet d’écraser les idées innovantes.


«C’est parce qu’on ne travaille pas assez» lançait un fin observateur du monde du travail. «C’est la faute des syndicats» claironnait un émule de Pierre Karl. Surprise, parmi les pays de l’OCDE, les pays scandinaves et la France viennent en tête de peloton en termes de productivité. Pourtant, dans ces pays, on y jouit de plus de jours de congé par année qu’au Québec, et le taux de syndicalisation y est traditionnellement supérieur au nôtre.


En 1981, Denys Arcand illustrait brillamment la société québécoise dans son film «Le confort et l’indifférence». Comme ce titre nous sied à merveille…

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